Vincent Le Béguec est Directeur Technique d’une société informatique basée à Monaco. Il est aussi « frontalier ». S’il n’a jamais hésité à quitter sa Bretagne natale pour le travail, c’est finalement l’Amour qui l’a mené jusqu’ici… et c’est sans regret !
Vincent Le Béguec est comme tous les Bretons : amoureux de sa Bretagne natale ! Et ce qui est vital pour lui par dessus tout : c’est la Mer (tellement que je lui mets carrément une majuscule !). Il faut dire que la Bretagne, c’est une péninsule entourée par la Manche au nord, la Mer Celtique et la Mer d’Iroise à l’ouest et le Golfe de Gascogne au sud… Forcément, ça fait beaucoup d’eau. Alors quand Vincent est passé par la case « Paris » le temps d’une mission professionnelle, c’est en s’installant près de la Seine, le seul vrai point d’eau de la capitale, qu’il a réussi à survivre. Un lien fragile vers la Mer, mais un lien quand-même.
Il y a 5 ans, il habite à Nantes, à 40 kms de l’Océan Atlantique, quand on le sollicite pour un job dans les Alpes-Maritimes. On lui propose alors de rejoindre Sophia Antipolis, la plus importante technopole de France et même d’Europe. Le challenge est beau, motivant, et en plus « là-bas » il y a la Mer… Alors pourquoi pas ?! Vincent fait une nouvelle fois ses valises et c’est parti pour l’aventure…
Passionné de moto, c’est lors d’une sortie organisée entre motards que Vincent rencontrera un peu plus tard sa dulcinée… Une jolie Niçoise qui travaille à Monaco et réside à quelques mètres à peine de la frontière franco-monégasque. C’est comme ça que Vincent rejoindra lui aussi les portes de la Principauté, faisant de lui ce qu’on appelle ici un « frontalier ». Aujourd’hui salarié d’une société basée à Monaco, ce Breton « expatrié » de 39 ans a visiblement trouvé son port d’attache…
En 7 Questions / Réponses, il nous présente un peu de « SON » Monaco.
Un grand merci à Vincent,
Et excellente lecture à tous !
Intro By Alex.
MY MONACO… By Vincent Le Béguec
1 – Monaco et vous…
Je suis arrivé en 2011 dans la Région. À l’époque, j’étais basé à Nantes, à 40 kms de la mer. Oui, parce que pour me sentir bien, il me faut au minimum la mer. J’ai d’ailleurs toujours eu un point d’eau à côté de moi ! Un jour, j’ai été sollicité pour une activité professionnelle du côté de Sophia Antipolis. Je n’avais aucune connaissance du coin, vu que je n’étais jamais descendu dans le sud-est, mais je savais que c’était à coté de Nice, donc encore plus proche de la mer que Nantes (Rires…). Comme la mission était intéressante, c’est comme ça que je suis descendu.
Quand je suis arrivé, j’ai eu beaucoup d’activités d’un coup sur Sophia-Antipolis de par mon travail. Je me levais, j’allais travailler et je revenais le soir. Je profitais un petit peu le week-end, j’allais me balader sur la prom’, mais la semaine je n’avais pas le temps. Je crois que j’ai visité Cannes, qui est à 13 kms de Sophia Antipolis, seulement 2 ans et demi après être arrivé !
J’ai quand-même fait différentes activités pour découvrir la région. Et c’est dans le cadre d’une ballade à moto que j’ai rencontré celle qui est devenue ma chérie. Un jour elle m’a invité à Monaco. Je savais que c’était dans le coin, mais sans situer vraiment plus que ça. Et Monaco me semblait tellement éloigné de ma réalité intrinsèque… J’avais dû en entendre parler dans Gala, mais je n’avais aucune idée de ce que c’était vraiment. En gros j’avais en tête « Monaco-Le Rocher ». C’est tout ce que j’avais comme culture de cet endroit. Je me souviens que j’ai été incapable de trouver mon chemin la première fois. Il faut dire que de nuit, en moto, avec le casque et sans GPS, trouver sa destination au milieu des immeubles de Fontvieille c’est particulièrement complexe. J’étais complètement perdu. Mes premiers pas à Monaco c’était comme ça (Rires…).
Monaco me semblait tellement éloigné de ma réalité intrinsèque […] je n’avais aucune idée de ce que c’était vraiment.
La relation a perduré et on s’est posé la question de la vie commune. Comme ma chérie travaille à ¼ d’heure de la maison et qu’elle aime ce qu’elle fait, c’était plus normal que je déménage de Nice pour venir habiter ici. Je faisais 100 kms par jour… J’ai finalisé ce que j’avais à faire dans la société où je travaillais et je me suis libéré de mes engagements. L’objectif c’était vraiment de travailler à Monaco. J’ai pris le temps de me former à d’autres langues parce que Monaco a l’avantage d’être ampli de plusieurs cultures. J’ai donc appris l’italien et le russe, ce qui me fait 5 langues aujourd’hui (français, anglais, espagnol, russe et italien). J’ai finalement été sollicité par une ancienne connaissance dans le cadre d’un nouveau projet sur Monaco, ce qui m’a amené à gérer une équipe aujourd’hui. Et voilà comment nous sommes maintenant tous les 2 travailleurs à Monaco.
2 – Monaco en quelques mots…
Monaco est une Principauté composée de plusieurs quartiers, qui sont tous très différents les uns des autres. Chaque quartier a une « condition particulière », ce qui fait que chacun peut trouver une caractéristique qui l’intéresse. Par exemple, les gens attachés à l’Histoire se sentiront très bien sur le Rocher, la partie vieille ville. Rien à voir avec Monte-Carlo ou Fontvieille. Moi je suis plutôt Fontvieille parce que ça me correspond plus. J’avoue que je connais moins les autres quartiers. Je vis dans ma partie à moi. Je n’ai pas tendance à « remonter » beaucoup : ma limite c’est la Place d’Armes. Je n’ai pas forcément besoin de voir ce qui se passe au Port Hercule. Je vais y aller pour les feux d’artifice une fois de temps en temps, c’est tout. Monte-Carlo… Pour moi ça fait loin !… Même sur 2 kms² (Rires…). Il y a pourtant des bâtiments que j’aime bien, comme le Casino, parce que l’architecture est belle. On retrouve d’ailleurs ça sur d’autres bâtisses comme celle de l’Hermitage. À vrai dire, je viens surtout à Monte-Carlo dans le cadre de mon travail. Quant au Larvotto, pour moi c’est plutôt une plage à touristes.
À Fontvieille […] on est vraiment au cœur du sujet. C’est un environnement qui me plait.
Je suis plus attaché à Fontvieille, sans doute parce que c’est le premier quartier où je suis arrivé, mais aussi parce que c’est la partie industrielle et high tech de Monaco. On est vraiment au cœur du sujet. C’est un environnement qui me plait. En plus j’ai ma partie de mer qui me va bien. Et dans la région, il y a peu d’endroits où on a des points de vue sur l’infini, il ne reste souvent plus que la mer. C’est ce que je trouve ici à Fontvieille, par exemple quand je vais sur la Digue. Il y a aussi la Roseraie, où j’aime bien flâner, et des petits recoins partout. Ce sont des endroits où on est un peu plus tranquilles qu’ailleurs à Monaco… Enfin sauf les jours de match de foot (Rires…). En temps normal, Fontvieille fonctionne un peu comme un village, où tout le monde se connaît plus ou moins. J’aime cette ambiance. Et j’aime le chevauchement avec la partie Marquet Cap d’Ail. Il y a peu d’écart entre la partie où j’habite et la partie Fontvieille, ce qui fait que mentalement j’ai vraiment l’impression de faire partie du même coin, d’autant que quand je suis arrivé, la route de la ZAC Saint-Antoine, qui monte directement vers Cap d’Ail, n’existait pas encore. On était obligé de passer par Monaco. Fontvieille me convient bien, c’est un quartier sympa.
3 – Monaco en 1 mot…
Multiculturel. C’est le seul endroit où je peux me promener et où, le temps d’aller prendre un café, je vais entendre de l’italien, du russe, du français, du danois… J’aime cette impression de voyager sans me déplacer.
4 – Ce que vous préférez à Monaco…
Ce que je préfère à Monaco, c’est le sentiment de quiétude et de confort. On peut tout faire à pied. Je trouve ça assez confortable dans le quotidien. Il n’y a pas la problématique des grandes villes. Si on doit rencontrer plusieurs personnes en 2 heures de temps, c’est complètement faisable. Il n’y a pas cette notion de frein à la distance. Tout a été fait en hauteur et non en surface, du coup la mobilité est beaucoup plus simple.
J’aime aussi ce côté un peu Suisse. On retrouve un même état d’esprit : ici, il y a un vrai respect de l’autre, jamais un ton au dessus de l’autre, jamais de gens qui hurlent, jamais un coup de klaxon. Il n’y a pas d’ambiance tendue ou exécrable, qu’on trouve souvent dans les grandes villes. C’est paisible. Les gens restent courtois. Et même si on n’est qu’à 20 kms de Nice, ce n’est pas du tout la même atmosphère. On se sent bien, c’est reposant.
Ici, il y a un vrai respect de l’autre.
Je crois qu’il y a une vraie détente aussi parce que c’est extrêmement sécurisé. Et on ne s’en rend même pas compte. On est habitué. Il y a une vraie tranquillité d’esprit, qu’on ne trouve pas ailleurs. Je pense d’ailleurs que c’est un des facteurs déterminants pour les gens avec une certaine aisance financière qui habitent dans le coin. Monaco reste un des rares endroits dans le monde où n’importe qui, peu importe son statut social, peut se déplacer en toute quiétude, sans être importuné. S’ils habitaient ailleurs, ils pourraient toujours se construire une forteresse, il n’empêche qu’ils ne pourraient peut-être pas se balader en dehors de chez eux aussi tranquillement qu’ici. C’est un vrai confort. Et plus encore si l’on a des enfants.
5 – Ce qui vous énerve le plus à Monaco…
Les travaux… Il y a toujours des travaux à Monaco ! Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvé face à une rue qui était devenue un sens interdit. Ce n’est pas que ça m’énerve, ce n’est pas irritant à ce point-là, mais tout de même. Là par exemple, on est en train de discuter et on entend du bruit derrière nous, c’est encore en train de construire… On a l’impression qu’il y a toujours quelque chose qui se bâtit. Il y a toujours quelque chose à taper, un immeuble à monter. La Tour Odéon est à peine finie et on va maintenant rajouter 60 hectares sur l’Anse du Portier, au Larvotto. Ce n’est pas que ça m’énerve vraiment, mais disons qu’ils n’arrêtent jamais.
6 – Votre adresse préférée dans la Catégorie…
… Restos/Bars
– Pour manger : Pour manger j’aime bien aller au P&P (Pizza & Pasta). C’est un resto tout simple, pas cher du tout, situé à côté de la Place d’Armes. Tous les italiens que je connais vont là-bas, c’est bon signe ! Les pizzas sont super bonnes, elles sont toutes au levain. Et ils sont agréables. En plus ça me permet de parler italien.
Sinon, de temps en temps j’aime bien aller aux Perles de Monte-Carlo pour manger des huîtres. Ça, c’est le côté retour aux sources pour le Breton que je suis : pain, beurre, huîtres… Moi ça me va toujours bien (Rires…). Ils ont même un vivier ! On peut y acheter du bar.
– Pour boire : La réalité c’est que je ne sors pas beaucoup. Mais comme je suis Breton, si je vous dis que je ne bois jamais, ça ne va pas être crédible (Rires…). Je ne vais jamais sur le Port Hercule le soir parce que c’est un endroit plutôt dédié à la jeunesse et j’ai passé le cap depuis longtemps d’écouter de la musique à fond. C’est extrêmement bruyant. Ça n’a pas trop d’intérêt pour moi. Je vais plutôt dans les bars d’hôtels, en afterwork avec des collaborateurs.
… Shopping
Si j’ai besoin de quelque chose, en général c’est d’un bouquin ! Et si j’ai besoin d’un bouquin, j’ai tendance à aller au Métropole naturellement, parce qu’il y a la FNAC. C’est ce qu’il y a de plus simple. Je suis un gros consommateur de livres et il y a malheureusement de moins en moins de librairies indépendantes pertinentes sur Monaco. Le shopping c’est plutôt pour la gente féminine… Mais là je laisse « Madame » faire. Moi je n’achète pas grand chose ici à part des livres.
…Culture/Loisirs
S’il y a un beau bâtiment à voir à Monaco, c’est le Casino de Monte-Carlo. Il faut absolument rentrer et aller jusqu’au fond des salles. La déco est magnifique. Il y a l’Opéra d’un côté avec la Salle Garnier, l’Atrium avec toutes ses colonnes en marbre, mais aussi les Salles Renaissance et Europe avec toutes les machines à sous, la Salle Blanche et sa terrasse… Plus loin encore, il y a des petits salons et 2 salles jumelles avec une vitre qui les sépare. C’est vraiment un lieu unique. J’aime bien l’Hermitage aussi.
… Beauté/Bien-être
Mon moment de détente, c’est d’aller courir le matin. Je passe par la digue et le front de mer. Il y a toujours des couleurs différentes. Parfois je remonte jusque derrière les tennis de Monaco. Partir de Cap d’Ail, traverser Monaco et aller jusqu’au tennis, au lever du soleil, c’est vraiment agréable. Et tout au bout il y a un sentier qui permet de courir jusqu’à Menton quand on a le temps.
7 – Une anecdote à partager ?
C’est une anecdote qui rejoint ce dont on a parlé un peu plus tôt. Un jour j’ai perdu mon portefeuille à Monaco. Mon premier réflexe, ça a été de prendre le téléphone pour appeler la banque et verrouiller ma carte bleue. J’étais avec mes amis du coin. Ils m’ont dit de ne pas appeler et d’aller d’abord voir au commissariat. Le truc qu’on ne fait nulle part ailleurs ! Quand je suis arrivé au commissariat, il y avait effectivement une personne qui était en train de rendre mon portefeuille… Ça illustre bien le savoir vivre local. Un soir, pareil, je discutais, j’étais distrait et j’ai oublié mes clés sur la moto avec le casque. Je suis allé me coucher… Et tout était en place le lendemain matin ! Le vrai luxe c’est ça !
Un soir […] j’ai oublié mes clés sur la moto avec le casque […] tout était en place le lendemain matin ! Le vrai luxe c’est ça !